On air

Il a été par le passé chroniqueur, animateur, rédacteur en chef, président de Radio Campus Rennes. Après avoir également dirigé le réseau national, Yvan TRELLU MOAL, aujourd’hui à la tête de l’association Radio Campus Besançon et Montbéliard, connait la maison par cœur.

« Yvan, comment décrire Radio Campus ?
Radio Campus est un réseau de stations de radio associative, qui comprend entre 29 antennes en France. Ici, nos studios sont implantés au campus de la Bouloie, à Besançon, et à celui des Portes du Jura, à Montbéliard. On parle à la jeunesse et le produit est fabriqué par les jeunes ! La radio s’adresse principalement à la communauté éducative et aux personnes engagées dans le secteur associatif, culturel et sportif, grâce à des partenariats avec les maisons de quartiers, des centres sociaux pour proposer des ateliers radios aux jeunes. Notre meilleure publicité, c’est le bouche-à-oreille. Notre slogan : « l’alternative ». Cela fait peut-être tarte à la crème mais il faut aller au-delà : le paysage médiatique est très formaté et nous voulons offrir une respiration.

Un souvenir de votre expérience d’animateur ?
J’ai travaillé sur un projet national qui s’appelait Europhonica : une fois par mois, nous enregistrions une émission en direct du Parlement européen, à Strasbourg, au moment des sessions parlementaires.

Quelles sont les activités de la radio ?
En fait, pas grand-chose ne nous distingue techniquement de France Inter et de France Culture. Nous suivons les mêmes règles que toutes les radios françaises, nous devons émettre 24h/24h et 365 jours par an. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes toujours en direct. Nous nous calons sur le calendrier universitaire et nous avons pour ambition d’être en avance, d’aller chercher de nouvelles tendances, de révéler les nouveaux talents de la musique, de la recherche,...
 

« Comme les grandes radios, mais avec beaucoup moins de moyens ! »

Combien comptez-vous de collaborateurs ?
Nous avons une centaine de bénévoles, six salariés et trois services civiques chaque année. Chacun apporte à l’antenne en fonction de ses capacités et ses disponibilités. Il y a des chroniqueurs, des techniciens, des monteurs, des gens qui font de la création sonore, des étudiants en apprentissage qui s’occupent de la com. Les membres du CA sont multi tâches, ils peuvent faire de l’antenne, travaillent sur les évènements, portent les caisses…

Quels contenus diffusez-vous ?
Nous nous sommes dotés d’une régie mobile en 2014, qui nous permet d’être partout tout le temps, sur de nombreux festivals musicaux, No Logo, les Eurockéennes, Rencontres et Racines, Détonation, etc. Nous couvrons aussi le festival de rentrée Bienvenue aux étudiants, décliné en septembre à Besançon, Lons le Saunier, Montbéliard et Belfort. Lorsque Info Jeunes organise des temps forts comme la Fête de l’Europe en mai ou l’ouverture du tiers-lieu jeunesse il y a quelques semaines, nous couvrons. Nos petites tribus rock, reggae, rap ont leur créneau le soir, souvent en direct. Le midi, l’émission La plage est plutôt axée actus. Actualités campus mais pas que. Quant à la programmation musicale, elle est gérée par notre directeur, Martial Greuillet. Notre grille accorde également de la place à la création sonore et aux podcasts, qui peuvent se décomposer en 4 ou 5 épisodes. C’est une autre manière de produire du contenu. En fait, comme quand on joue aux legos©, nous avons plein de briques, des bleues, des rouges, des blanches, que nous assemblons pour obtenir un résultat cohérent et pour que l’auditeur ait ses rituels, qu’il sache que le mardi soir, en allumant sa radio, il retrouvera telle émission en direct, que le week-end, il a rendez-vous avec tel contenu, etc.

« Une pouponnière »

Une approche très professionnelle, en somme…
Exactement. Nous travaillons comme les grandes radios, mais avec beaucoup moins de moyens ! Mais nous n’avons pas à rougir de la comparaison. Nous faisons souvent travailler des apprentis journalistes avant qu’ils intègrent des écoles et ils font souvent un beau bout de chemin ensuite…  Vous savez, je tombe tous les jours sur des gens qui ont commencé dans une radio campus ! Je me réveille le matin avec Kevin Dufreche, qui présente le journal, et David Abittan, chroniqueur sur France Inter. J’écoute Ghislain Chantepie sur FIP, Thomas Hercouët sur France Culture, et je retrouve Anne-Claire Coudray le soir au 20 heures de TF1. Orelsan a commencé à Caen chez Radio Phénix…

Radio Campus est un véritable centre de formation…
Nous sommes une pouponnière de journalistes, mais pas seulement. Autre exemple : Emmanuel Taron, qu’on a lancé, est inconnu du grand public mais considéré aujourd’hui comme une pointure de l’électro.

Comment vous placez-vous dans le paysage audiovisuel régional en termes d’audiences ?
C’est la question qu’il ne faut pas poser à une radio associative ! Nous n’avons pas d’objectifs de résultat. De plus, pour obtenir les chiffres, il faut payer. Et nous préférons mettre de l’argent pour rénover les studios, pour former ou mieux payer les salariés plutôt que de le donner à Médiamétrie.

Mais vous avez votre petite idée, non ?
Je dis souvent que nous parvenons à remplir un Zénith tous les soirs. 20 000 auditeurs réguliers, ce n’est pas rien. Notre public est fidèle parce que la programmation musicale est de qualité et parce qu’il n’y a pas de publicité.

Comment traitez-vous l’actu ?
Nous ne sommes pas assez staffés pour l’actu chaude en mode flash info. Nous n’apporterions pas de plus-value par rapport à Ici ou autres. Alors nous traitons l’info régionale, mais différemment, avec plus de recul. Nous sommes évidemment aussi présents sur les réseaux sociaux, en lien avec les contenus radios. »
 

• Radio Campus Besançon, fréquence 102.4 FM
• Radio Campus Montbéliard, fréquence 88.8 FM