Porté par un consortium d’acteurs académiques et industriels, le projet BioIMP a été lancé lundi 14 octobre 2024 à Besançon. Doté d’un budget de 20 millions d’€ (dont 17,8 millions de fonds européens), il vise à inventer des procédés afin d’optimiser les processus de fabrication des biomédicaments de demain.
Les biomédicaments, ces produits dont les substances actives sont issues du vivant *, sont en plein essor. Capables d’agir sur des cibles spécifiques, ils ont déjà permis d’améliorer les pronostics de certains cancers, voire de guérir des maladies rares. Mais la France a pris du retard : 95 % des biomédicaments consommés en France sont importés, notamment d’Asie et d’Amérique du Nord. Afin de garantir une souveraineté technologique et sanitaire, l’Etat s’est fixé l’objectif de produire sur son territoire 20 nouvelles biothérapies d’ici 2030.
« Merci l’Europe »
En Bourgogne-Franche-Comté, plusieurs projets voient le jour, à Dijon, à Besançon. La Région se positionne en chef de file pour coordonner et fédérer les acteurs. Elle présentera une feuille de route dédiée au développement des biothérapies sur son territoire en fin de semaine, en assemblée plénière. Cette feuille de route mentionnera évidemment ce tout nouveau projet, lancé lundi 14 octobre à Besançon : BioIMP
Porté par un consortium d’acteurs académiques et industriels spécialisés en bioproduction, biotechnologies et microtechniques, il vise à déployer des solutions technologiques et biotechnologiques innovantes, afin d’optimiser les procédés de fabrication des biomédicaments. Doté de 20 millions d’euros, le programme bénéficie d’un accompagnement de près de 18 millions d’euros de la part de l’Europe.
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-ComtéC’est une grande chance. Merci l’Europe. L’ambition est de fournir des solutions à tous les acteurs de la bioproduction en Europe et dans le monde grâce à nos bio-activateurs et nos procédés industriels innovants. L’objectif principal est certes de contribuer à l’émergence de médicaments innovants, mais à des coûts acceptables pour les patients et pour notre système de santé.
Le consortium est composé de cinq entreprises privées (CellQuest, RD-Biotech, Diaclone, Med’Inn’Pharma et Lymphobank) et trois établissements publics (Établissement Français du Sang, l’Université de Franche-Comté et la Fondation FC-Innov). Le projet sera porté sur quatre ans. Cinq prototypes sont attendus, avec l’espoir de créer deux ou trois biomédicaments d’ici 2027.
* Un biomédicament c’est quoi ?
Un biomédicament est un médicament biologique, par opposition au médicament classique, produit chimiquement. Il peut être créé à partir d’une cellule vivante, de cellules humaines ou de produits issus de ces cellules humaines. La famille des biomédicaments regroupe un ensemble de thérapies comme les anticorps monoclonaux, les vaccins, mais aussi les médicaments à base de cellules que l’on appelle médicaments de thérapie cellulaire innovante. Ils s’adressent à des patients dont les pathologies sont déjà traitées par des molécules chimiques (exemple : traitements contre les cancers). L’objectif est d’obtenir une nouvelle efficacité que les molécules chimiques n’ont pas les moyens d’atteindre. Le biomédicament permet de traiter à la fois la cause et la maladie. Il va se généraliser progressivement en France : 50% des médicaments en développement sont aujourd’hui des biomédicaments.
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