Réunissant chercheurs et industriels, le projet MiMédI vise à développer, à Besançon, la fabrication de médicaments innovants élaborés à partir de cellules. Ce projet unique en son genre a pu voir le jour grâce aux fonds européens gérés par la Région Bourgogne-Franche-Comté.
On les appelle biomédicaments ou médicaments innovants. Issue du vivant, cette nouvelle génération de médicaments est élaborée à partir de cellules, extraites par exemple du sang ou d’une tumeur, prélevées sur un donneur ou sur le patient lui-même. Ils représentent une nouvelle solution de traitement pour des maladies graves, comme le cancer, ou pour favoriser la réussite d’une greffe.
« Les médicaments innovants sont nés il y a 20 ans du travail d’équipes de recherche et il existe aujourd’hui sept médicaments potentiels, expose Pascal Morel, directeur de l’Établissement français du sang (EFS) Bourgogne-Franche-Comté. Aujourd’hui, l’enjeu est de passer au stade de la fabrication de ces médicaments. Notre objectif : que le retour sur investissement bénéficie à la Bourgogne-Franche-Comté, avec des emplois à la clé. »
L’alliance des ingénieurs et des biologistes
C’est l’objet du projet MiMedI (microtechniques pour les médicaments innovants) qui associe, à Besançon, depuis 2017, huit partenaires autour des équipes du laboratoire FEMTO-ST de l’Université de Franche-Comté et de l’EFS. Particularité de MiMedI : outre le fait de réunir des partenaires académiques et industriels –six entreprises dont le chef de file du projet Ilsa basé à Marchaux (25)-, il rassemble à la fois des ingénieurs et des biologistes. Quatre-vingt personnes composent cet écosystème innovant autour de la santé et des microtechniques.
Financé à près de 80 % (10 M€) par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et par le Fonds régional d’innovation de la Région (584 000 €), MiMedI doit permettre, d’ici 2021, de simplifier la production de ces médicaments innovants – grâce aux apports en microfluidique, automatisme, nano et micro-technologies…- et d’optimiser leur production afin de les rendre moins coûteux et accessibles au plus grand nombre. Un savoir-faire qui sera mis en œuvre en Bourgogne-Franche-Comté, laboratoire des médicaments de demain.
Patrick Ayache, vice-président de la Région chargé de l’action européenne et internationale« L’Europe, c’est ça ! MiMedI, représente le plus gros chèque fait par le FEDER en Bourgogne-Franche-Comté depuis 2014, avec 10 M€ sur 13M€ au total. Sans les fonds européens, ce projet n’aurait jamais pu voir le jour. Il répond pleinement à l’objectif de croissance intelligente, durable et inclusive fixé par l’Union européenne et place notre Région comme un des leaders dans le domaine des médicaments innovants. »
Une première mondiale dans le traitement de la leucémie
Les CAR T-cells sont des médicaments de thérapie innovante, élaborés à partir de lymphocytes prélevés sur les patients atteints de certains cancers hématologiques et génétiquement modifiés en laboratoire : ils sont dotés d’une sorte de radar GPS qui les guide vers les cellules cancéreuses afin de les détruire.
En février2019, des chercheurs bisontins ont conçu, en collaboration avec le service d’hématologie du CHU Jean-Minjoz, un CAR T-cells qui pourrait permettre de guérir la leucémie myéloïde chronique, mais aussi d’autres hémopathies, voire des tumeurs solides. Une première mondiale ! Des recherches cliniques devront encore confirmer ces résultats obtenus par l’unité mixte de recherche Inserm / EFS de l’Université de Franche-Comté.
Les travaux menés dans le cadre du projet MiMedI devraient optimiser la production de cette thérapie « made in Bourgogne-Franche-Comté » et diviser par dix le coût d’une injection. Celle-ci s’élève, aujourd’hui, à 475 000 dollars…
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